MEGATURGE, Galerie Célanie, TOURS, 2009


ALX – MEGATURGE

Galerie du Studio Célanie
03 Octobre / 31 Octobre 2009


Je m'appelle Alexandre Polasek-Bourgougnon. Je suis né le 7 avril 1979. Je signe mon travail « ALX ». Ma pratique artistique et plastique fait partie de mon quotidien.
Deux années universitaires en biologie me font découvrir la cellule et l'atome et explorer des univers hallucinants, des mondes microscopiques mais gigantesques constituants notre réalité et nos corps, un métissage de lignes improbables, de formes bigarrées, une source intarissable pour les collages que je réalise à cette époque.
J'assimile le langage interne des êtres vivants et son code particulier, l'ADN et réalise des premières analogies entre cet univers et celui que nous créons. Mon processus de création artistique suit la méthodologie du travail scientifique et ses protocoles d'observation, d'analyse et de logique.
Puis, j'intègre un bts audiovisuel et apprends, pendant une formation très technique, l'outil caméra. Physique, électronique, informatique, échantillonnage du monde au travers de capteurs CCD, de pixels, de bits sont au programme et infléchissent ma technique du collage. L'image vidéo me renvoie directement à l'imagerie scientifique.
Confronté aux mécanismes biologiques puis aux systèmes électroniques et informatiques, j'explore les similitudes de leur fonctionnement, état de marche ou de veille, entrée et sortie des informations, fonctions vitales et secondaires, transmissions de données échantillonnées, conditionnées, codées, contrôles des flux, erreurs, mutations et virus... analogies évidentes.
Il ne s'agit pas de résumer l'expression artistique, la vie, le « réel » à une courte égalité d'éléments abscons et barbants. La biodiversité, la classification de Mendeleïev, les mathématiques, la linguistique confortent la faisabilité d'un « résumé infini », d'un code illimité et vivant.
L'idée d'un langage artistique, d'un code systématique aux combinaisons illimitées, débarrassé de tout superflu, autre que la simple évocation de la couleur des carrés pleins, germe doucement et grandit de jour en jour, Megaturge est une étape.



L'exposition Megaturge présente une lecture du code d'accès à ce monde imaginaire. Les systèmes biologiques, informatiques ou électroniques, régis par un code (binaire, ADN, équations mathématiques, lois physiques...) fusionnent pour créer un univers opérant selon ses propres lois. Cette symbiose du naturel et de l'artificiel a pour objectif d'appliquer aux systèmes stériles de l'électronique et de l'informatique les facultés du monde vivant. Les œuvres, situées entre métaphysique et BIOS, hybrides « binaire-adn » sont capables de se mouvoir, de s'adapter, d'évoluer et de se reproduire. Megaturge s'écrit suivant une grille orthonormée de quadrilatères simples, majoritairement rouges et blancs, éléments singuliers au large potentiel combinatoire. Leur conditionnement en série est un outil d'exploration des systèmes naturels et artificiels, un codage permettant la transmission d'informations. Ce code réagit à son environnement et à sa matérialité. Ses mutations, dans son élaboration, appartiennent à sa programmation et lui confèrent ses facultés d'adaptation et d'évolution. Ses erreurs peuvent être internes (délétion, inversion, duplication) ou externes (environnementales), volontaires ou non. La taille des carrés de la matrice donne la fréquence d'échantillonnage, déterminant le potentiel combinatoire et donc la qualité de l'information à transmettre. Elle se mesure grâce aux carrés vides (blancs). Les carrés pleins (principalement rouges) quant à eux représentent les quantités d'informations transmises.


Transfert en cours d'exécution, bonne réception...


ALX